Alain Berthoz est Professeur au Collège de France et Membre de l’Académie des Sciences. Ses recherches portent sur la perception et l’action. En 2009, il a composé un essai proposant une théorie de la Simplexité. Si l’on comprend d’emblée la contraction du terme, il ne faudrait pas le résumer à une simplification des processus de décision, face aux théories de la complexité qui se sont développées dans les sciences de la vie ou les sciences sociales.
L’école du vivant
La Simplexité s’inspire de l’observation du vivant et de sa capacité à produire rapidement des solutions efficaces en mettant en œuvre des processus complexes. Cette capacité est due notamment à l’accumulation des expériences qui forment une sorte de base de données dans laquelle le vivant pioche des éléments de réponse à des situations complexes.
Je n’irai pas plus loin dans l’information sur les travaux d’Alain Berthoz. Vous pouvez regarder avec profit cette vidéo qui présente son travail :
ou lire son ouvrage :
Alain Berthoz – La simplexité – Éd. Odile Jacob, septembre 2009, 220 p.
Pour ma part, je retiens le choix d’observer le vivant. Les adeptes du biomimétisme s’en réclament pour trouver des solutions efficaces et adéquates. Car ce regard sur la vie nous fait faire un pas de plus vers la connaissance, l’accomplissement, le résultat utile de manière itérative et opérationnelle.
Interconnecter nos cerveaux pour produire ensemble
Pour moi, les organisations sont des organismes vivants et systémiques. Par conséquent, elles naissent, évoluent, apprennent, construisent, interagissent avec leur environnement… et parfois meurent aussi. Notre cerveau est « probabiliste ». C’est-à-dire qu’il cherche en permanence à évaluer les situations, notamment face à l’incertitude, et qu’il fait des choix au regard de la situation donnée et de son expérience. Nous pouvons donc lui faire confiance à la mise en connexion des cerveaux de l’organisation pour produire ensemble des solutions efficaces et adéquates.
Il faut toutefois que les cerveaux en connexion disposent de toutes les informations disponibles collectivement. En effet, ils doivent maîtriser et partager la mission et la vision et enfin d’être autorisés à produire une pensée autonome dans le cadre explicite qui leur est proposé.
Soyons élégants, aimons-nous !
Coopération, connaissance élargie du cadre et permission, sont autant de facteurs à développer la simplexité dans les organisations et à éviter l’inaction par peur du résultat.
Alain Berthoz termine son interview sur l’élégance des situations trouvées par l’homme, organisme vivant, pour résoudre des problèmes complexes, notamment de vivre ensemble. Il cite l’amour comme solution simplexe pour préserver la stabilité des relations nécessaire au développement de l’espèce.
Gageons que la recherche de solutions élégantes puisse être une voie favorable au développement et à la croissance des hommes et des organisations.