Vous savez à quel point j’aime les dictionnaires ! Et pourtant ces derniers temps, je suis profondément déçue par Pierre (Larousse) et ses confrères … Je trouve ma langue étriquée et mesquine.
S’il est un mot que je chéris parmi tous, c’est celui de l’intime. Parce qu’il représente pour moi la quintessence de notre rapport à l’altérité et qu’il n’est aucunement réservé aux relations dites « intimes », mais peut devenir un art de vivre et de développer son lien à son propre écosystème.
Alors revenons à Larousse et sa définition :
Et voilà, la chose est dite, ce qui est intime serait de l’ordre du caché et du secret. Et c’est là l’erreur, ne pas partager ce qui est profond, important, voire essentiel pour soi.
J’en entends qui commencent à ricaner et à se demander quelle substance j’ai bien pu ingurgiter au petit déjeuner. Alors ce serait le grand déballage ? On se vautrerait dans le sentimentalisme ? On raconterait sa vie à tous les coins de rue ? …..
Bien évidemment, ce n’est pas le sens de mon propos.
Je voudrais simplement vous faire partager une définition éclairante de l’intimité que j’ai découverte un peu tard mais avec bonheur.
Pour le psychiatre américain Eric Berne, l’intimité est :
Que nous apporte cette vision de l’intimité ? Un supplément d’information sur les conditions de sa mise en œuvre. Elle fait appel à nos émotions, notre authenticité, notre tolérance à l’autre, notre présence pleine et entière dans la relation. Cette intimité là a donc sa place au delà de notre foyer, dans notre quotidien social et professionnel pour peu que l’on souhaite contribuer à un environnement plus serein et plus nourrissant.
L’été qui arrive avec son flot de retrouvailles ou de découvertes est peut être l’occasion pour chacun de toucher du doigt cette forme là de l’intime.
Eric Berne, Structure et dynamique des groupes et des organisations, édition AT, p323. 2005.