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2 mars 2017
Dans une réflexion sur le sens du terme humanisme, Edgar Morin propose de regarder la vie humaine comme l’association de deux pôles, l’un dit prosaïque, l’autre poétique. Le pôle prosaïque représente les actions que nous faisons par obligation et qui sont sans intérêt réel pour nous. Le pôle poétique c’est ce que nous faisons avec passion, amour et communion, « avec fête » ajoute-t-il. Cette proposition m’a interpellée dans ce qu’elle peut proposer de vision du travail. Que nous apporte de diviser le temps de travail en prosaïque ou poétique ?
Si nous étions plusieurs à nous poser cette question, je prends le pari que nous donnerions des contours différents les uns les autres à cette séparation du temps. Si je réfléchis à ce qui est prosaïque ou poétique pour moi au travail, j’entre dans une évaluation et une classification subjectives des tâches qui fait la part belle au désir, à la satisfaction, à la joie et bien entendu à leurs corolaires en négatif, l’ennui, la routine.
C’est aussi la possibilité pour moi de travailler à la manière dont j’investis mon énergie dans les différentes tâches de la journée, comment je répartis aussi ces tâches pour que l’équilibre prosaïque / poétique me permette de rester engagée dans mon travail auprès de mes clients.
Cette suggestion d’Edgar Morin est aussi une invitation à dialoguer différemment entre manager et managé sur la motivation, celle-ci étant sous-tendue par le désir et le sens. Analyser l’articulation temps prosaïque et temps poétique au travail permet sereinement d’arbitrer entre nécessité de structuration des tâches et capacité d’expression de la créativité.
En cela, choisir plusieurs approches dans notre vision du temps de travail offre la possibilité de penser et construire notre vie de manière plus riche et satisfaisante pour nous et les organisations auxquelles nous participons.