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7 octobre 2013
A l’origine de l’entrepreneuriat : un homme (ou une femme !) et une idée. La volonté de la transformer en projet pour échanger de la valeur autour d’un business model. Dans la formulation même de l’idée réside déjà l’organisation qui va naître.
A quoi ressemble-t-elle dans ces premiers instants ? En quoi l’histoire personnelle et professionnelle du créateur ou du repreneur d’entreprise vient-elle nourrir l’organisation à venir ?
Eric Berne dans sa théorie organisationnelle nous offre quelques éclairages[i].
Histoire personnelle et business model
Lorsque le porteur de projet dit « je crée », il élabore le diagramme de structure de sa future organisation. Il est dedans, il est leader, il élabore la vocation et définit son environnement (ce qui est dehors). Le porteur de projet va constituer l’équipe et se doter des outils pour produire l’activité. Ce futur dirigeant peut alors répond à la vocation qu’il s’est donné (ce qui est dedans). Le leader primal affirmant « je crée », institue d’ores et déjà les frontières.
La création d’entreprise est très rarement abordée sous l’angle de l’instauration de frontières.
Qu’est-ce que cela apporte dans la réflexion ?
Sécuriser l’organisation pour augmenter la puissance de l’offre
L’élaboration des frontières de l’organisation permet de travailler à la sécurité de l’entreprise dès sa création. Dans la sécurité, nous allons trouver :
- la conservation des savoir-faire dès la création (dépôt de brevet / identification des ressources capitales à maîtriser, soit en internalisant la fonction, soit en travaillant le contrat avec le détenteur de la ressource),
- la réflexion sur le positionnement stratégique de l’offre pour anticiper les processus majeurs externes à la création (réaction des concurrents par exemple),
- La posture managériale du leadership (Comment le créateur ou repreneur d’entreprise se projette dans l’exercice de l’autorité pour remplir son rôle de leader).
Élaborer les frontières, c’est décidé de devenir autorité à l’intérieur de ce royaume. En affirmant « je crée », l’entrepreneur décide d’exercer le pouvoir à l’intérieur de frontières qu’il définit lui-même.
Roi dans son royaume, il guerroie sur le marché !
Qu’est-ce qui pousse un individu à être l’autorité dans une organisation dont il définit les frontières? C’est ce que j’explore aujourd’hui auprès de créateurs ou de repreneurs d’entreprise qui acceptent de remonter avec moi le temps et de s’interroger sur la construction de leur rapport à l’autorité et au sens que prend pour eux l’exercice de leur leadership.
L’objectif de cette exploration est de déterminer une méthode d’accompagnement des créateurs et repreneurs qui les amène à s’interroger sur la manière dont leur rapport à l’autorité pourrait servir (ou desservir) la mise en place d’une organisation adéquate à l’ambition qu’ils nourrissent dans leur projet. Cette forme d’accompagnement pourrait compléter les dispositifs nombreux existants en France et majoritairement centrés sur le projet.Eric Berne, Structure et dynamique des organisations et des groupes, pages 101 à 119 puis 149 à 161, ed. AT, 2005.